Retour de TP XV333

Retour de TP XV333

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Travaux Pratiques

06 Jun 21

Ça fait un moment, des mois, qu’on se tourne autour. Qu’on se court après. Que tu disparais. Et quand je marche vers ailleurs tu réapparais. Tinder, Télégram, E_mail, WhatsApp. Tu étais partout et nulle part.
Mais aujourd’hui sans crier gare finalement tu es venu. L’après-midi était tiède, le soleil en fin de course baignait la maison dans une nonchalance de dimanche. On a échangé quelques mots dans le jardin, je t’ai montré la maison. Tu souriais. On tournait dans les pièces et je souriais de ce même sourire un peu béat et surpris. Tu étais venu prendre un café, mais finalement tu voulais un déca. Je n’en avais pas. Alors on s’est promenés ainsi dans la maison, sur un air léger, sans but vraiment. On ne s’écoutait pas vraiment. C’est comme si on se ressentait, comme si on se goutait.
Puis, pris entre deux murs dans un couloir un peu plus étroit, un peu plus reculé du fond de la maison on s’est encore parlé. Mais surtout on se regardait. Nos sourires trahissaient une concupiscence qui à son tour s’emparait de nous. Distraite, j’ai regardé ta bouche qui articulait des mots que je ne suivais plus. J’avais envie de ta bouche sur la mienne. Envie de sentir tes lèvres toucher les miennes. Les gouter, sentir leur texture, leur souplesse. Les dépasser pour aller un peu plus à l’intérieur de toi.
Alors je t’ai coupé la parole et je t’ai dit : « J’ai envie de t’embrasser ». Tu m’as répondu : « Ah oui ? », et tu as souri. J’ai fait un pas lent, un peu hésitant vers toi et j’ai frôlé tes lèvres. Tu as gardé la tête haute et tu as reculé ton visage, juste un peu, pour te faire désirer, avec ce sourire malicieux qui ne quittait pas tes lèvres. Si proche, je pouvais sentir ton souffle, la chaleur de ta peau. Je me suis approchée encore, te cherchant, sollicitant ton contact.
J’aime bien ce temps de latence, ce temps suspendu où je sais tous les délices qui nous attendent. Lenteur du sursit, celui où l’on n’espère rien mais on attend tout : « Hope nothing, Expect the best ». J’étais là, dans cet espace, offerte, souriante, portée. J’acceptais ce jeu, je me lovais dans ce moment où je sentais le désir sourdre en moi. Mais pas trop vite. Il fallait jouir de ce baiser suspendu. Encore un instant, avant qu’il ne soit plus que le premier baiser.
La soif trouble enfin l’affût et c’est la fougue qui l’emporte. J’appuie mes lèvres contre les tiennes, j’ouvre ma bouche et je goute ta lèvre supérieure. Je la lèche, la mordille, touche tes dents du bout de ma langue mais tu m’échappes encore. Le désir m’envahit comme une onde furieuse, mon corps se presse contre le tien et tout s’emballe. L’attente ne contient plus la turbulence de nos sens et je cherche ta peau sous ta chemise. Je me penche sur ton torse. Te toucher, te sentir sous mes doigts, poser ma bouche là, sur ton ventre, sur ta poitrine, faire glisser mes lèvres, gouter ta peau, te mordre, embrasser ta chair à pleine bouche. Mes mains dans ton dos te tirent à moi, plus près, plus fort. Je remonte vers ton cou, ta bouche, ton oreille, ton visage, ta nuque, je veux tout. Nous perdons le contrôle. Il y a du monde en bas, nos respirations doivent haleter en silence. Emportés par notre ardeur, trois neurones toujours en action, tu plonges dans mon short, je dégrafe ton pantalon… ta main glisse, fend mes lèvres, tes doigts s’enfoncent en moi prête à te recevoir. J’étouffe un frisson, un spasme. J’enfonce mes ongles dans le trapèze de tes épaules, je veux lever mes jambes autour de toi. Mais le moment et le lieu sont autant d’obstacles à la ferveur qui nous possède.
Mes mains nous séparent et nous repoussent chacun vers notre mur : calmer sa respiration, reprendre ses esprits.
Je prends tes bras juste en dessous des épaules, je me laisse glisser à terre, laissant s’échapper ta main qui pourtant était là si bien. Mes doigts descendent le long de ton corps et je tiens encore ta taille, je tire tes vêtements sur tes cuisses et je saisis tes fesses résolument. Mes genoux touchent doucement le sol froid, et je reste là à te regarder. Droit, ému, encore tendre. Je souris. Tu es beau.
Tu rejettes ta tête en arrière pour tenter un équilibre contre le mur.
Je sens la peau souple de ton sexe sur ma joue, je te caresse avec mon visage, légèrement. Je t’embrasse, je te sens sur mes lèvres vibrantes. Je les entrouvre, pour te sentir un peu plus en consistance, j’appuie, je palpe, je te parcours, j’enfonce ma tête. Je tiens tes mains et je sens ton plaisir dans tes doigts. Je te lâche et je t’ouvre, très lentement, résistant à ton impatience. Tout doucement je pose ma langue là, en dessous, où tes sens sont aux aguets, sur ce trésor que je viens de découvrir… Je pose mes lèvres et je les fais glisser en te frôlant, autour, à droite, à gauche. Je descends jusqu’à m’arrêter où ta robe commence un peu plus fine encore, plus moelleuse. Je m’enfonce. Mes cheveux caressent ton sexe contre ma tête. Je la tourne en la relevant et je te sens sur ma joue. Fiévreux, doux, tremblant.
Je lève mon visage vers toi, je regarde le tien égaré et je savoure mon emprise. J’ouvre ma bouche et je suis tout autour de toi. Sans te toucher. Tu sens juste la chaleur et l’humidité qui t’enveloppe.
Tu plisses les yeux, retiens ton souffle, tu serres mes mains dans les tiennes…


Ils en parlent :

Venus Erotica - Anaïs Nin

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